Collection "L'entraide en temps de crise" - Étude de cas: Tchad

Cette étude de cas a été choisie car le Tchad est l’un des pays les plus vulnérables et les moins préparés aux changements climatiques, et très fréquemment impacté par le phénomène d’inondations. Elle vise à mieux comprendre les dynamiques d’entraide à l’oeuvre lors des inondations de 2022, à N’Djaména.
Plus précisément, à partir de 47 entretiens semi-directifs et d’un atelier de co-construction avec plusieurs parties prenantes, cette étude a essayé de voir, en s'intéressant plus spécifiquement au quartier de Walia, comment les inondations avaient été perçues par les habitants, quelles avaient été les différentes formes d’engagement solidaire pour y répondre – en particulier entre personnes affectées – et enfin comment celles-ci s’étaient articulées avec les actions de l’aide institutionnelle (État, armée, ONG, Croix-Rouge, Nations Unies, etc.).
Sur le projet « Entr’aide & crises »
Les populations exposées, non préparées ni formées à vivre les catastrophes s’entraident et s’organisent spontanément de manière informelle ; pourtant, les acteurs de l’aide et les secours ne s’appuient que rarement sur ce potentiel... c’est cette contradiction qui sous-tend l’ensemble du projet « Entr’aide & Crises ».
Afin de mieux comprendre les processus d’entraide qui se mettent en place de façon spontanée en situation de crise ainsi que leur articulation avec l'aide institutionnelle, ce projet de recherche opérationnelle repose sur une série d’études de cas.
Ces études couvrent des contextes diversifiés qui ont été touchés par différentes formes de crise (catastrophe naturelle, conflit, crise de l’accueil des migrants) afin d’analyser les stratégies d’entraide en fonction du type de crise et des contextes socio-politiques dans lesquelles elles s’insèrent.
Ainsi en France trois terrains sont étudiés ; dans la vallée de la Roya frappée en 2020 par la tempête Alex, dans le Briançonnais traversé par la crise de l’accueil des migrants depuis plusieurs années et sur l’ile de la Réunion frappée régulièrement par des cyclones. Les trois autres études de cas se situent à N’Djaména (Tchad) impacté par d’importantes inondations en 2022, dans la région du Grand Uki (Australie) durement touchée par les méga feux de 2019 et les inondations de 2020 et enfin à Kharkiv (Ukraine) où les populations survivent et s’organisent dans la guerre depuis 2022.
Ces études de cas contribuent à la construction d’un socle de connaissances et de recommandations opérationnelles pour les citoyens et individus solidaires ainsi que les organisations qui interviennent dans le secteur de la gestion de crise et des secours.